L’impact sur les étapes clés de la vinification
1. Durant la fermentation
La fermentation est l’étape où le raisin devient véritablement vin. Les sucres des baies sont transformés en alcool sous l’action des levures. Si les raisins présentent des contaminations ou pourritures, des levures indésirables peuvent entrer dans la danse, altérant tout le processus.
Quelques exemples d’impacts négatifs :
- Les levures Brettanomyces produisent des odeurs désagréables décrites comme des arômes de "crin de cheval" ou "phénol", nuisibles à l’équilibre du vin.
- Les moisissures présentes sur les grappes abîmées peuvent générer des composés comme le métabolite TCA, responsable du fameux goût de bouchon qui gâche parfois une bouteille entière.
En revanche, une vendange saine permet une fermentation maîtrisée, où les levures œnologiques sélectionnées s’expriment pleinement et préservent l’intégrité des arômes du cépage.
2. L'influence sur le profil aromatique
Un raisin sain amplifie la pureté du vin : ses arômes variétaux (fruit, fleurs, épices) émergent sans interférence. Au contraire, les raisins abîmés ou contaminés peuvent donner naissance à des arômes désagréables ou masqués.
Par exemple :
- Un raisin marqué par la pourriture grise peut transmettre des notes "terreuses" ou "moisis".
- Le stress hydrique, combiné à des baies abîmées, peut intensifier des saveurs végétales, comme celles du poivron vert dans un cabernet sauvignon.
Comme on le dit souvent : pas de grand vin sans grand raisin.
3. Clarification et stabilisation
Une vendange dégradée rend les étapes de clarification et de stabilisation (foulage, débourbage, soutirage) fastidieuses. Les matières indésirables (moisissures, débris végétaux) peuvent aggraver la turbidité du moût. Résultat ? Le vigneron doit multiplier les opérations pour rectifier le tir, parfois au détriment de la qualité.