Réapprendre à travailler les sols et les vignes
Le sol est bien plus qu’un simple support pour les racines : il est la mémoire du vignoble, un régulateur en temps de crise climatique. Pour faire face à la sécheresse ou orchestrer un cycle plus durable de l’eau, de nombreux vignerons retournent à des pratiques anciennes mais pleines de sagesse.
Culture en agroforesterie
Dans des vignobles comme ceux de la vallée du Rhône ou même en Californie, on observe le retour des arbres dans les parcelles. L’agroforesterie permet de réduire l’érosion, d’apporter de l’ombre et de maintenir une meilleure humidité. Ces arbres créent un microclimat au cœur même des parcelles et diminuent l’évaporation de l’eau.
Couverture végétale et enherbement
Semer des herbes spécifiques entre les rangs de vignes est une pratique de plus en plus visible. L’enherbement aide à retenir l’humidité dans les sols tout en évitant que ces derniers ne se compactent sous l’effet de la chaleur. Lors de mon passage récent en Champagne, un vigneron m’a confié : « Avant, cela paraissait inconcevable ici, mais cette couverture nous sauve pendant les périodes de sécheresse. »
Conduite de la vigne moins interventionniste
Certains viticulteurs, comme en agriculture biodynamique, cherchent à minimiser la taille des vignes ou à laisser le feuillage se développer naturellement pour mieux protéger les raisins du soleil. C’est une manière efficace de limiter les risques de brûlures et de préserver l’acidité des baies.